L’interdiction de la chasse : une réalité possible

La chasse est une activité qui suscite de nombreuses controverses et qui fait l’objet de débats réguliers. Alors que certains défendent cette pratique comme un loisir traditionnel ou comme un moyen de gérer les populations d’animaux sauvages, d’autres la critiquent pour ses conséquences néfastes sur l’environnement et pour les pratiques barbares qui y sont liées. Pourtant, il est possible d’envisager l’abolition pure et simple de la chasse en France et en Europe, sans que cela ne représente un dommage mais plutôt des conséquences bénéfiques sur la nature et la société.

Les bénéfices de l’interdiction de la chasse

La chasse, malgré les arguments avancés par les chasseurs et certaines associations écologistes, peut être abolie. Il est étonnant de constater que cette idée ne suscite pas plus de débat, comme si cette pratique était inévitable. Pourtant, certaines associations militent pour l’interdiction de la chasse. Le SIAV2A ne se contente pas de limiter le nombre de jours de chasse, les espèces chassables ou les moyens utilisés, elle plaide pour l’abolition totale de l’activité cynégétique en France et en Europe.

Les conséquences positives de l’interdiction de la chasse

Il n’y aurait aucun dommage à cette interdiction et elle aurait des conséquences positives pour la nature et la société. L’interdiction de la chasse doit s’accompagner de la restauration des équilibres naturels, en augmentant les espaces sauvages.

Il faudrait également revoir la gestion des parcs nationaux, régionaux, espaces Natura 2000, réserves de chasse et réserves volontaires et mettre en place des couloirs de communication pour la faune. Cela permettrait à la France de retrouver des habitats favorables à la vie sauvage, de protéger les paysages et de attirer des touristes. Cela aurait également un impact positif sur les équilibres faunistiques, en favorisant les rapports entre les herbivores et les plantes, entre les prédateurs et leurs proies. Les carnivores sauvages ne se multiplient qu’en fonction des ressources disponibles, ils ne risquent donc pas de proliférer. Cette politique de protection mettrait fin au massacre de la faune sauvage et à la politique dévastatrice des « lâchers ».

La régulation de la faune sauvage : une question de pouvoir public

En attendant la restauration qui ne peut se faire instantanément, la régulation doit rester de la responsabilité des pouvoirs publics et des gardes de la faune sauvage, et non celle des particuliers ou des fédérations dont l’objectif n’est pas toujours la protection de la nature mais le plaisir de tuer. Il est donc nécessaire d’augmenter les effectifs de gardes pour réprimer le braconnage et protéger efficacement la faune, tout en améliorant la connaissance de celle-ci.

La chasse est interdite depuis trois décennies en Inde et dans tout le sous-continent indien, en Afrique de l’Est, et même en Europe, dans le canton de Genève. Elle est marginalisée aux Pays-Bas. Quiconque a pu visiter ces pays a pu constater que l’interdiction de la chasse n’entraînait pas de déséquilibres.

La conformité de l’abolition avec la législation européenne.

Rien dans la législation européenne ne s’oppose à ce qu’un pays membre abolisse la chasse.

La législation européenne, notamment la directive 2009/147/CE du 30 novembre 2009, prévoit des mesures de protection pour la faune sauvage, mais ne s’oppose pas à l’abolition de la chasse. En effet, cette directive prévoit des règles pour la conservation et la gestion durable des populations d’espèces sauvages, mais elle ne contient pas de dispositions relatives à l’interdiction ou à la réglementation de la chasse.

Il est donc tout à fait possible pour un pays membre de l’Union Européenne de prendre la décision de supprimer la chasse, sans contrevenir à cette directive ou à d’autres règles de droit européen. Il est même tout à fait possible qu’une interdiction de la chasse permette d’améliorer les conditions de conservation et de gestion durable des espèces sauvages dans un pays.

Il est important de noter qu’une abolition de la chasse ne signifie pas nécessairement l’absence de toute gestion de la faune sauvage, la restauration des équilibres naturels, ou la protection des espèces menacées, mais simplement une suppression de l’aspect de tuer pour le plaisir, et ainsi la gestion de la faune sauvage pourrait être réalisée via d’autres méthodes comme des études scientifiques, programmes de réintroduction, suivis de populations, et autres programmes de protection et conservation pour maintenir un équilibre sain dans les écosystèmes. En résumé, L’abolition de la chasse ne contrevient pas aux règles de l’Union Européenne et est donc une possibilité légale pour les pays membres.

Les avantages pour la sécurité et l’économie

L’interdiction de la vente d’armes et la confiscation des fusils (16 millions en circulation) amélioreraient les conditions de sécurité. Les accidents de chasse disparaîtraient nécessairement, les promenades en forêt en seraient rendues plus agréables. La sécurité n’aurait qu’à y gagner car la majorité des crimes sont commis avec des armes de chasse.

Les milices de chasseurs agressives en tenue kaki disparaîtraient des campagnes. Contrairement à ce que prétend la propagande cynégétique, toutes les activités commerciales liées à la chasse sont déficitaires. La disparition de cette activité n’entraînerait donc ni chômage ni perte financière.

Le progrès moral de l’abolition de la chasse

Enfin, cette interdiction représenterait encore et surtout un progrès moral dans la mesure où elle proscrirait les pratiques barbares et gratuites qui consistent à tuer pour le plaisir. L’abolition de la chasse serait un pas en avant vers une société plus respectueuse de la vie et de la nature.

Voici une vidéo qui explique les tenants et les aboutissants de l’abolition de la casse en France:

Conclusion

Il est temps de réfléchir aux conséquences de cette activité sur l’environnement, la biodiversité et la morale, et de se poser la question de l’intérêt réel de continuer cette pratique. L’abolition de la chasse n’est pas un rêve utopique, mais une réalité possible, qui permettrait de protéger la faune sauvage, de préserver les équilibres naturels, et de favoriser un tourisme basé sur la préservation des espaces sauvages. Elle est aussi conforme avec les législations européennes. C’est pourquoi il est important de poursuivre les discussions sur l’opportunité d’abolir la chasse en France, en tenant compte des avantages potentiels que cela pourrait apporter.

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